Chute/Parachute
(1989). Durée : 13’
avec l’aimable autorisation de ATMA Classique. Interprète : Marc Couroux, piano
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Note affective (un peu obscure mais suggérant tout de même des points de repère formels pour l’écoute)
1 CHUTE revivre la chute, s’écraser tout en bas, se sentir mourir. Pourtant, la musique tombe lentement… Y aurait-il un parachute dans la vie ?
2 ANTICHUTE danser. Bâtir la danse peu à peu. Grimacer, ironiser. Exulter, grotesque, mais exulter. Et suer…
3 (CADENZA) cadence (ca-danse !) de cadere (latin): tomber. Une parenthèse. Pourquoi ? Peut-être parce que la danse précédente n’était pas encore vraiment le point final.
4 TRAMPOLINE le véritable antidote à la chute. « What comes down will go back up ». (Et ce n’est pas sans lien avec la danse, puisque sauter à la trampoline est aussi un événement pulsé). De plus en plus haut… et…
CHUT !
Note technique
Les notes tempérées du piano et celles non-tempérées d’un synthétiseur pré-enregistré sur bande magnétique se rencontrent, simultanées ou juxtaposées, créant des scintillements ou des mélodismes microtonaux qui m’ont beaucoup séduit. (Pour les fanatiques: ce que vous entendez, ce sont des modes issus de la série des harmoniques naturels).
Dédicace
à Louise Bessette, bien sûr,
mais aussi à M.T. et à tous ceux qui m’ont envoyé le parachute !
Michel Gonneville
28 août 1990
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Version 150 mots
L’un des aspects les plus intrigants de Chute / Parachute vient sans doute de la rencontre des notes tempérées du piano avec celles non-tempérées d’un synthétiseur préenregistré. La simultanéité ou la succession de ces notes des deux sources créent des scintillements (battements) ou des mélodismes microtonaux qui m’ont beaucoup séduit pendant l’exploration préliminaire et la composition de l’œuvre. Ces phénomènes donnent parfois l’impression d’un seul méga-instrument, d’un piano inclassable ou transformé électroniquement.
L’œuvre, basée sur des modes issus des harmoniques naturels, est en quatre parties, intitulées Chute/Parachute, Antichute (danse), Cadence, Trampoline, caractérisées respectivement par : une lente chute; la constitution progressive d’un contrepoint de plus en plus touffu et frénétique; une cadence du piano; des grands accords donnant l’impulsion à des périodicités qui ralentissent de plus en plus, alors qu’un carillon d’harmoniques naturels finit par prendre tout l’espace.
Chute / Parachute a été écrit pour la pianiste Louise Bessette qui a créé l’œuvre en 1990.
On pourra lire une analyse compète de Chute / Parachute aux pages 3 à 63 de la thèse de doctorat de Michel Gonneville, accessible ici, sur le site de la Bibliothèque nationale du Canada : https://www.nlc-bnc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp04/nq65312.pdf