Volées. Carillons d’oiseaux (pour Gilles Tremblay)
durée : 7 min
Pour piano solo (2010)
avec l’aimable autorisation de l’interprète (Louise Bessette, piano)
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Volées a été composé à la demande de la SMCQ pour s’intégrer au programme de l’un des concerts de la saison de cet organisme, aux côtés du concerto pour piano Envoi du compositeur québécois Gilles Tremblay. Ce concert s’inscrit d’ailleurs dans le cadre d’une année Hommage à ce compositeur.
Créateur profondément original, pédagogue réputé, mon maître Gilles Tremblay a, à mon sens, produit avec Envoi (1982) l’une de ses œuvres emblématiques, où s’équilibrent force rythmique, jeux d’improvisations convaincants et recherche sonore poussée. J’ai voulu m’inspirer de certains traits de cette œuvre, pour faire de Volées, en toute révérence, une sorte de companion piece, qui ait malgré tout son autonomie.
Parmi les traits que j’ai retenus, il y a cette sorte de « choral » d’accords lents audibles vers la fin du concerto qui est devenu ici une lente progression d’accords du grave vers l’aigu, et dont les fragments servent de lien entre les sections de même que d’introduction et de conclusion générales. J’ai également retenu des séquences pouvant évoquer quelques oiseaux imaginaires. La plus frappante est sans doute celles des accords répétés rapidement en groupes ascendants ou descendants, sorte de toccate qui me rappelait les jappements de certains pics. Mais il y avait aussi de petites formules de 4 notes (3 brèves + 1 longue) pouvant évoquer quelque merle, et des traits avec échos que j’ai voulu rapprocher de certains chants de grives solitaires qui auraient été croisés avec ceux de grenouilles rainettes.
Pour les 4 sections de l’œuvre, de plus en plus courtes, la partition offre à l’intuition poétique de l’interprète les sous-titres suivants : Sonneries de grives-rainettes; Résonances de pics-chamanes; Sonnailles aux 2 merles insomnieux; Carillon éolien de jaseurs-antenne.
L’œuvre est dédiée, avec toute mon admiration, à la pianiste Louise Bessette, qui en assumera la création, merveilleuse interprète tant de Gilles Tremblay que du maître de celui-ci, Olivier Messiaen. La conjonction Tremblay-oiseaux-Messiaen allait donc de soi. Sensible à un désir de Louise, j’ai également intégré une évocation aux cloches et aux carillons, ce qui a finalement déterminé le caractère sonore dominant et la structure rythmique des 4 sections de la pièce. Le titre, Volées, renvoie alors aussi bien aux oiseaux qu’aux cloches.
Michel Gonneville
février 2010